La Pollinisation à La Baule, Guérande
Comment tout a commencé ? Par la graine ou par la fleur ? Comment les fleurs et les plantes se reproduisent-elles ? Impossible malheureusement de joindre Priape pour le savoir… Le dieu phallique des jardins nous a planté dans la fleur de l’âge.
Ce dont on est certain en revanche, c’est qu’une fleur est composée d’une tête sur une tige. Celle-ci a des épines, celle-ci n’en a pas mais la tige s’habille toujours de feuilles. Et puis, il y a cette corolle aguicheuse, qui ouvre son cœur au beau matin et s’épanouit en déployant lascivement ces pétales, dévoilant ainsi son style et son stigmate.
Les abeilles, les guêpes, les papillons et autres insectes, côté jardin, ont alors l’œil qui pétille. Ainsi, attirés par les parfums et les couleurs de la belle hermaphrodite, ils s’installent autour de l’étamine, (l’appareil reproducteur mâle de la fleur) pour y butiner sans vergogne son nectar. Involontairement, ils récoltent en se frottant de trop près de l’anthère, le pollen. Le festin finissant par leur donner des ailes ils quittent brièvement leur hôte. Ils transportent à leur insu, des centaines de milliers de grains de pollen.
Ce dont on est certain également, c’est que les insectes connaissent les bonnes adresses et restent fidèles à toutes les différentes « tables » du jardin.
En les visitant tour à tour, ils offrent à chaque fois leur pollen transporté, aux pistils (l’appareil reproducteur femelle) des nombreuses fleurs du secteur.
Le pollen rencontre l’ovule au fond du pistil et c’est la fête !!! La fécondation donnera un fruit et les graines de ce dernier donneront à leur tour, une nouvelle et jolie plante.
C’est ainsi que les fleurs se reproduisent et c’est ce qu’on appelle la pollinisation.
Maintenant, laissons fleurir les chiffres. Si certaines espèces de plantes (comme le blé) semblent préférer l’autopollinisation et l’autofécondation, dans le monde fragile qui nous entoure, la pollinisation par les insectes représentent 90 % de la reproduction des fleurs, plantes et fruits. Plus de 900 espèces d’oiseaux (colibris ou passereaux), principalement situés dans les régions tropicales, ont également une mission à effectuer dans cette action. Et même certaines chauves-souris nectarivores interviennent dans l’équilibre de l’écosystème. La pollinisation de la flore grâce aux animaux se nomme par le doux nom de « zoogamie ».
La survie de 80 % des espèces de plantes à fleurs, toutes confondues, dépendent de cette zoogamie. D’autre part, 35 % de la production agricole à l’échelle mondiale, dépend, quant à elle, uniquement de la pollinisation !
La pollinisation est donc l’exemple même d’un des plus précieux équilibres de notre écosystème qu’il est impératif de préserver ! A bon néonicotinoïde, salut !